La justice, disait saint Augustin, est un amour qui sert ce qu’il aime avec rectitude.
Dans le cadre de la fondation, la dimension légale est fondamentale. Non pas seulement pour défendre les enfants, les protéger, et se faire leur porte-parole dans un tribunal afin que ceux qui abusent des enfants, répondent de leurs actes, mais aussi pour porter des fruits dans les cœurs. Les enfants des rues de Manille sont les proies faciles de pervers qui ne mesurent pas l’abîme de détresse qu’ils suscitent par l’abus. Et l’isolement de ces enfants délaissés vient ajouter à cette calamité un fléau, celui de l’indifférence. Ils vivent l’épreuve suprême, et personne ne semble s’en rendre compte, personne ne semble en être affecté.

En apportant un soutien légal indéfectible et systématique aux victimes, avec l’aide d’un cabinet d’avocat très efficace et déterminé, nous défendons d’abord et avant tout les enfants, évidemment, mais nous venons aussi leur dire que leur souffrance nous touche, que nous voulons la porter avec eux. C’est le sens même du mot « compassion », souffrir avec.
Ainsi notre combat légal, qu’il soit couronné de succès ou non, vient en tout cas apaiser les cœurs blessés, ce qui est une victoire infiniment plus précieuse.
« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 84, 11)