Transparence et lumière

 

Voilà un titre un peu pompeux qui donne une connotation mielleuse aux lignes qui suivent, je l’avoue. On s’attend légitimement à des mots perchés, des considérations mystiques et baignées de… lumière !

Et pourtant la transparence n’est-elle pas ce qui nous permet justement de garder fermement les pieds sur terre ? C’est en tout cas assurément ce que nous croyons. Une oeuvre dite de « charité » – c’est-à-dire qui prend sa source dans l’amour – ne doit pas verser dans l’illusion de la bonne volonté dont l’enfer, parait-il, est pavé. La transparence à tous niveaux est un maître-mot qui exige jour après jour notre vigilance et notre détermination. Transparence financière bien-sûr, transparence humaine surtout. Les enfants dont la fondation s’occupe sont des petits vases fragiles, parfois brisés, qu’il faut restaurer avec une incommensurable délicatesse. Les blessures sont à fleur de peau, la souffrance toujours vive.

Mais la notion de « transparence » suggère d’abord et avant tout une grande perméabilité à la lumière, une absence d’ombre. L’oublier nous ferait courir le risque de perdre de vue le sommet de notre course : protéger les plus vulnérables, certes, les extirper des griffes de la misère, assurément, mais aussi et surtout tourner leurs regards vers la vraie lumière, celle qui guérit les blessures de leurs coeurs et qui est source d’une authentique espérance. Ne pas faire de l’ombre à Celui, seul, qui agit au fond des coeurs. Etre transparent pour ne jamais oublier que nous ne sommes que des instruments :

Nous sommes de serviteurs inutiles : nous n’avons fait que notre devoir” (Lc 17, 10).

Enfant de la rue recueilli par l'association ANAK-Tnk en évaluation scolaire
Enfant de la rue recueilli par l’association ANAK-Tnk en évaluation scolaire