Il faut haïr ce qui leur a été fait – souvenons-nous des mots d’Ernest Hello – mais haïr parfaitement. Haïr jusqu’à l’amour, haïr jusqu’au pardon.
Et pour cela nous devons laisser aux enfants ce droit qu’ils ont de pardonner. Parce que la dignité de celui qui est pardonné est effectivement belle ; mais la dignité de celui qui pardonne, elle, est magnifique. Les actes commis créent une blessure du cœur, et c’est le plus intime de l’enfant qui est violé, la vie du cœur, sa capacité d’aimer, elle-même.
« Je suis un objet – pense-t-il – et un objet n’aime pas. »
Nous comprenons facilement que le pardon n’est pas simplement une voie qui peut aider l’enfant à se reconstruire, il est nécessaire. C’est le pardon qui redonne à l’enfant cette capacité d’aimer qui a été violée, c’est le pardon qui guérit, c’est le pardon qui redonne la vie.
« Malgré tout ce que tu m’as fait, je ne sais pas pourquoi, mais je veux te dire que je t’aime encore. »
Dodong est celui qui parle, et à 11 ans, il nous donne un vrai traité sur le Pardon. Au mal, il répond par l’amour… C’est cela le miracle de l’amour.
Combien de fois avons-nous entendu un enfant de la rue, nous parlant avec une colère souffrante et peu maîtrisée de ce que son papa ou sa maman lui avait fait vivre, conclure pourtant en disant, « mais c’est mon papa… c’est ma maman », comme le cri de Dodong, « je veux te dire que je t’aime encore ». Quelle dignité extraordinaire dans ces simples mots d’enfants. Quelle leçon !

Le pardon, une victoire d’amour sur le mal