Espoir ou Espérance (extrait)

Une question de vocabulaire : la différence entre espoir et espérance expliquée

Pour entrer dans l’espérance — selon l’expression heureuse de saint Jean-Paul II — il faut faire la différence entre l’espoir et l’espérance. Comprendre que la résilience trouve sa source dans l’espérance est, de ce fait, avant tout une question de vocabulaire.

La langue française est d’une richesse désarmante. Elle distingue deux mots singuliers, espoir et espérance, tout en leur faisant partager le même verbe, espérer. C’est dire combien les deux concepts peuvent entraîner de confusions. Il suffit d’ailleurs d’écouter distraitement n’importe quel discours politique galvanisant la foule à coup de promesses éhontées, pour constater qu’il recourt aux deux  sans distinction, tels des synonymes qui se substituent l’un à l’autre, . Les anglophones, eux, n’ont qu’un mot, hope; les Philippins également, pagasa. Pourtant les deux idées ne recouvrent pas une réalité semblable, elles ne sont pas du même ordre.

L’espoir est une attitude proprement humaine, quand l’espérance est une vertu théologale, c’est à dire centrée sur Dieu. L’espoir scrute l’horizon. L’espérance contemple le Ciel. L’espoir s’accroche à l’avenir, l’espérance embrasse l’éternité.

L’espoir commence par une attente et s’achève par un don, possible ou non. L’espérance, quant à elle, s’appuie sur un don reçu, le « j’ai soif » prononcé sur la Croix du Golgotha il y a deux mille ans, la déclaration d’amour de Dieu. Elle s’appuie sur ce don, triomphe de l’amour, et persévère dans l’attente.

La victoire est assurée puisque le Christ a donné sa vie jusqu’au bout, et c’est sur cette victoire que se fonde notre espérance. Toutefois, c’est un don qui s’établit dans le temps, raison pour laquelle — aussi incompréhensible et douloureux est-il d’y consentir — l’espérance ne fait pas abstraction de la souffrance ici sur terre, tout comme la Résurrection ne se désolidarise pas de la Croix…

 

Espoir ou espérance
Adoration sur la décharge de Manille